Gilgal I
Localisation
Pays Drapeau de la Palestine Cisjordanie
Type tell
Coordonnées 32° 01′ 58″ nord, 35° 28′ 32″ est

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Gilgal I
Gilgal I
Histoire
Époque 9500-9300 av. J.-C.

Gilgal I est un site archéologique de la Vallée du Jourdain. Il est situé en Cisjordanie à 13 km au nord de l'ancienne Jéricho, à quelques kilomètres du Kibboutz de Gilgal. Il est daté du Néolithique. Les structures et les objets qui y ont été mis au jour permettent de progresser dans la compréhension de la naissance de l'agriculture au Levant (Proche-Orient).

Des fouilles y ont été menées sur un seul niveau entre 1979 et 2005. Gilgal I ne doit pas être confondu avec Gilgal (souvent rendu par Guilgal ou Galgala dans les traductions françaises de la Bible), possible site de l'entrée des Israélites en Terre promise, localisé peut-être au même endroit mais à une époque ultérieure, ni avec Gilgal Refaïm (Rujm el-Hiri) , monument mégalithique situé sur le Plateau du Golan.

Jéricho en Cisjordanie

Historique

Selon la Bible, Guilgal est le premier campement où s'installèrent Josué et les Enfants d'Israël lorqu'ils entrèrent en Terre promise (Josué 5:9).

Emplacement présumé du campement biblique de Gilgal en 2015

Gilgal I fut d'abord fouillé par Tamar Noy. Les fouilles suivantes furent menées par Ofer Bar-Yosef de l'Université Harvard, Mordechai E. Kislev et Anat Hartmann de l'Université Bar-Ilan. Ils trouvèrent des cachettes contenant des semences de figues sélectionnées en même temps que de l'orge sauvage (Hordeum), de l'avoine sauvage (Avena) et des glands. Les quantités trouvées étaient trop importantes pour être envisagées dans un contexte de proto-agriculture ( Intensive gathering (en)), dans des niveaux d'il y a 11000 ans, environ.

Les fouilles ont aussi mis au jour les restes de treize bâtiments ronds faits de boue et de roches.

Quelques-unes des espèces essayées et ensuite abandonnées durant le néolithique au Proche-Orient, dans des sites comme Gilgal I, furent ultérieurement domestiquées avec succès dans d'autres régions du monde.

À Gilgal, les archéologues ont trouvé des figues carbonisées stockées dans une maison d'il y a 11400 ans. Ces figues se sont révélées appartenir à une variété mutante à fruits parthénocarpiques cultivée pour la consommation humaine.

Les figues découvertes à Gilgal n'ont pas de graines. C'est une mutation qui ne peut pas se propager dans la nature au-delà d'une génération. Cela suggère que les figuiers de Gilgal étaient maintenus artificiellement par marcottage ou bouturage, des techniques de multiplication végétative qui consistent à enfouir partiellement dans le sol des branches vivantes. Quelques restes de figues retrouvés sur d'autres sites du Proche-Orient se sont révélés appartenir à cette même variété.

Des objets en terre cuite datés du PPNA (Néolithique précéramique A) ont été découverts à Gilgal I. Ce sont principalement des figurines et des objets symboliques. Comme ils font partie des plus anciennes céramiques découvertes au Levant, les archéologues jugent que leurs charactéristiques artistiques, stylistiques, symboliques et techniques ne manquent pas d'intérêt.

Gilgal I aujourd'hui

À la suite de la publication en 2009 par Adam Zertal (en) de fouilles à proximité de Gilgal I, présentant Guilgal comme le site mentionné dans le Livre de Josué , le MHF Israël (Moreshet (Heritage) Foundation Israël) a fait de Guilgal un site quasi sacré et y a construit un centre de formation destiné au tourisme biblique : le Gilgal Visitors Center. L'interprétation d'Adam Zertal ne fait pas l'unanimité, cependant le caractère biblique du secteur fait que les fouilles doivent être recouvertes. Gilgal I ne sera sans doute plus fouillé.

Il n'en reste pas moins que Gilgal I conserve une place importante dans les interrogations actuelles concernant les débuts de la domestication des êtres vivants et la nature du processus de néolithisation.

Ainsi les figues de Gilgal I (si cette découverte est confirmée) proviennent de figuiers domestiqués puisqu'incapables de se reproduire sans l'intervention de l'homme. Pour un agronome actuel ce serait d'ailleurs un cultivar, c'est-à-dire une variété créée et maintenue pour les besoins de l'agriculture (Variété (botanique)#Variété, race et cultivar).

De ce fait, les fouilleurs de Gilgal I proposent implicitement d'avancer de mille ans les débuts de la révolution néolithique au Proche-Orient . Les fouilles d'Ohalo II auxquelles a également participé Ofer Bar-Yosef semblent confirmer cette idée. D'autres ont avancé des dates de début de la céréaliculture encore plus anciennes.

De même les glands récoltés à Gilgal I procèdent-ils de la simple cueillette, de "cueillette intensive" ou encore d'horticulture ou de sylviculture ? Le même débat existe au sujet de la culture Jomon au Japon et il continue avec les découvertes récentes faites en zones tropicales grâce aux progrès de l'archéobotanique tendant à montrer que la révolution néolithique est un processus assez lent (de quelques centaines à plusieurs milliers d'année) et extrêmement divers selon les zones géographiques et les communautés humaines.


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