La vannerie désigne :
Le mot tiendrait son origine du van des agriculteurs. Une autre origine plus hasardeuse le fait provenir du berceau antique des dieux.
Les plus anciens objets de vannerie datés par la technique de datation au carbone 14, remontent à plus de 10 000 ans. Ces pièces de vannerie ont été découvertes à Fayum en haute Égypte. D'autres, remontant à plus de 7000 ans, ont été trouvées au Moyen-Orient. Cependant, ces objets étant constitués de matériaux biodégradables, il est rare d'en exhumer. Leur conservation dans le temps est liée à des conditions très particulières. Par exemple, la sécheresse en Égypte ; ou au contraire, le milieu anaérobique des tourbières ou des lacs. Parfois, on trouve traces de vanneries imprimées sur de la poterie, le tressage servant alors de support pour agglutiner l'argile et lui donner sa forme. La maîtrise technique est telle qu'elle conduit à s'interroger sur l'existence d'artisans spécialisés dans ce travail des végétaux.
La vannerie fut d'une importance économique très grande, mais de nos jours, elle se raréfie surtout en raison de la lenteur et du manque de mécanisation de la fabrication et ses conséquences.
A Paris, la communauté des vanniers-quincaillers a des statuts depuis l'année 1467. Ils ont été confirmés par des lettres patentes de Louis XI et réformés sous le règne de Charles IX par arrêt du Conseil du mois de septembre 1561, enregistré au Parlement la même année. On ne sait d'où leur est venu le nom de quincaillers qu'ils ont dans leurs statuts. Les apprentis qui aspirent à la maîtrise sont obligés au chef-d'œuvre et le reste comme dans les autres corps. On compte à Paris environ trois cents maîtres vanniers.
Les objets réalisés peuvent être classés selon les méthodes utilisées (elles-mêmes tributaires du matériau utilisé) ou selon leur description (formes, matériaux, couleurs, etc.).
Les matériaux peuvent être différents dans un même objet de vannerie. Selon le matériau prédominant on distinguera :
Saule
Bambou
Châtaigner
Palme
Marmite norvégienne sur base d'un panier en paille
Tamis de jardin utilisé lors de la cueillette d'olives à l'île de Djerba
La galerie ci-dessous détaille les différentes étapes de la fabrication d'un panier à jour en osier, telles qu'elles sont mises en scène à la Maison de la Vannerie de Fayl-Billot.
Étape 1
Étape 2
Étape 3
Étape 4
Étape 5
Étape 6
Le panier achevé
La pratique de la vannerie demande très peu d'outils, couteau de vannier à bout légèrement recourbé, différents modèles de fendoirs faits de bois dur (buis, houx) destinés à fendre les brins d'osier dans leur longueur en trois ou quatre parties égales ; le trusquin destiné à ôter la moelle des brins refendus et, en passes successives, à diminuer l'épaisseur pour obtenir des brins plats d'une grande souplesse (éclisse) ; le ciroir ou peleuse (aujourd'hui mécanisé) destiné à écorcer les brins d'osiers qui prendront alors le nom d'osier blanc ; la batte qui est une sorte de marteau plat, a deux fonctions : en premier, égaliser par tassage les motifs de tressages entre les montants au cours des phases successives de fabrication ; en second, le trou calibré dans le bout du manche est une solide clé qui aide au pliage des brins de très forte section.
D'autres outils non spécifiques complètent l'outillage : serpettes, poinçons, maillet en bois et sécateur dont l'usage s'est généralisé tant pour la récolte que pour le travail à l'atelier.
En France la vannerie devient rare même s'il reste quelques endroits où elle se pratique encore. On peut citer par exemple le village de Villaines-les-Rochers, en Indre-et-Loire, où la coopérative de vannerie, fondée en 1849, regroupe 70 vanniers ; Le Boisle (Somme).
Il y a également de nombreux savoir-faire vanniers en Bretagne, dont certains sont inscrits à l'Inventaire du patrimoine culturel immatériel en France. C'est le cas:
Seule école de vannerie de France, située à Fayl-Billot, dans la Haute-Marne, capitale de la vannerie française. Cette école est un CFPPA (Centre de Formation Professionnelle et de Promotion Agricoles), comme le lycée professionnel horticole, un centre de formation du Ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et de l'Aménagement du Territoire.
L’Ecole forme en son sein depuis plus d’un siècle [réf. nécessaire] les vanniers professionnels de France et des pays étrangers. Elle fut fondée par Eugène Bottot, maire de Fayl-Billot de 1900 à 1908 et président de la Fédération cantonale du Comité Radical et du Comité socialiste. C’est dans le cadre réputé de cette école de référence que le CFPPA dispense ses formations.
Le CFPPA travaille en collaboration constante avec les artisans vanniers et les osiériculteurs. Au-delà de sa mission de formation, le centre assure la promotion des métiers de la vannerie et contribue à l'animation rurale en relation avec les acteurs du tourisme et de la culture. Outre sa vocation osiéricole et vannière, le CFPPA forme des stagiaires au service d'autres secteurs professionnels en lien direct ou indirect avec l'agriculture.
On peut y préparer :
Une partie de ces formations est assurée par des formateurs professionnels vanniers dans deux ateliers pratiques, et les savoirs théoriques enseignés complètent des formations qui ont vocation à former une nouvelle génération de vanniers adaptés à la demande actuelle.